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Publicité pour Carrefour....
Où es-tu passé esclave_de_rayon@yahoo.fr ?
 

Fait divers, noté en résumé dans une main courante à la gendarmerie de La Chapelle De Guinchay (Saône et Loire):

Souvenirs de Henri, le grand-père de Malo:

15h30, jeudi 13 septembre 2001 (si mes souvenirs sont bons).

Malo, 2 ans, assis dans le caddie, poussé par sa mère, accompagné de ses grands-parents et de son arrière grand-mère, s'il vous plaît, passe le portillon de la «surface de vente» de l'hypermarché Carrefour (Marque déposée).

Aussitôt il voit le convoi bloqué par un énergumène en costard avec une sorte de casque de walkman sur la tête. L'homme s'adresse au grand-père:
- Monsieur, vous ne pouvez pas faire vos courses ici: vous n'avez pas de chaussures!
- Monsieur, j'ai le droit de marcher pieds nus, et de faire mes courses où bon me semble.
- non non non, ici on n'accepte que les gens ayant une tenue correcte, c'est dans le règlement intérieur et j'ai pour consigne d'empêcher les gens pieds nus d'entrer.
- j'ai le regret de vous faire savoir que le règlement intérieur, s'il précise ce genre de choses, est illégal, et que je ne suis pas tenu d'obtempérer à des ordres donnés illégalement: c'est un des principes de la Constitution.

S'ensuit une discussion un peu violente, où le vigile, après avoir appelé son "chef", décide d'empoigner le client récalcitrant pour le traîner hors du magasin. Les caméras ont dû rigoler en enregistrant la scène, le bébé aussi d'ailleurs, qui après avoir valdingué avec son véhicule, se ressaisissant, apprécie la séance de catch où le gentil en costard saisit le clodo par les épaules pour le plaquer au sol!
L'arbitre regarde la scène, le bébé applaudit en ôtant ses godasses.

Stupeur, le va-nu-pieds exige la police! bon, on va l'appeler.
En fait, c'est la gendarmerie qui répond, ne veut pas se déplacer «pour si peu», et conseille au plaignant de se rendre là-bas pour déposer.
Le conseil est retransmis à l'intéressé, un peu narquoisement.

Ils ont dû être un peu étonnés de voir débouler les enquêteurs, car, merci bien, ils sont intervenus.
Il y a eu quelques suites, mais le directeur du magasin -dont les qualificatifs qui me viennent à l'esprit pourraient paraître diffamatoires- ne s'est pas vraiment montré ouvert à une progression vers le respect des droits de l'homme. La terreur qui semble régner sur ses agents de sécurité a l'air de suffire pour qu'ils acceptent d'appliquer un règlement qui n'existe pas, car bien sûr cette discrimination n'y figure pas...)

Le procès que j'avais intenté à un de leurs (j'allais dire concurrents) - disons confrères, pour des faits similaires (sauf la violence) a été considéré comme une perte de temps pour la justice, «l'affaire a été classée sans suite pour infraction insuffisamment caractérisée!» (voir http://www.infini.fr/~hboitier/pieds/inciden.htm)

Je dois être tout de même honnête en reconnaissant que, à Brest (où l'affaire avec procès s'est déroulée en mai 98), je n'ai pas de tracasseries de la part du magasin Carrefour. Il s'agissait d'une autre marque. Il semblerait que dans chaque ville, il y ait une hiérarchie des «hypers», du plus popu au plus chicos, et que ce ne soit pas une histoire de marque. Mais dans le plus chicos, le standing exige qu'on recrute des vigiles acceptant de transgresser la loi (ou de l'ignorer, c'est plus commode!)

Henri Boitier
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